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Conferência 1: O sistema da arte/Textos na íntegra/Ousseynou Wade

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Comunicações
Considerações finais

Conferencistas: Susan May, Ousseynou Wade, Paulo Herkenhoff; Moderadora: Daniela Bousso. Auditório 1.
Relatores: Paula Alzugaray (resumo), Fernando Oliva (relato), Paula Braga (coordenação de relatos).




Textos na íntegra

Susan May
Ousseynou Wade
Paulo Herkenhoff



L’ART CONTEMPORAIN AFRICAIN

DYNAMIQUE INTERNE ET  REPRESENTATION : LA BIENNALE DE DAKAR

Sao Paiulo le 7 aoû 2005

 

Par Ousseynou WADE

Secrétaire général

de la Biennale des Arts de Dakar

 

Rupture et continuité, renouvellement et innovation, remise en cause et subversion, voilà quelques unes des formules que l’on rencontre bien souvent dans la thématique de la création africaine au cours de ces dernières années. Bien entendu, les questions d’ordre identitaire sont régulièrement évoquées. Elles le sont à la fois dans le souci de revendiquer une personnalité façonnée par des réalités historiques, géographiques et sociales déterminées d’une part et la conscience d’exister dans un monde en pleine mutation qui exige plus de capacités d’adaptation et d’anticipation d’autre part.

 

La diversité posée aujourd’hui comme une réalité à préserver face à la mondialisation, apparaît comme une autre forme d’affirmation de l’identité culturelle. C’est cette même revendication qui a servi à animer le mouvement de la négritude dont l’un des moments les plus expressifs est sans doute le premier festival mondial des arts nègres tenu à Dakar en 1966.

 

Vous me direz qu’on est bien loin de 1966. Certes ! Nous avons tout de même besoin de repères pour bien mesurer le chemin parcouru dans tous les domaines de l’activité humaine. C’est au nom de ces repères que nous pouvons dire que l’art nègre à quitté les lieux de culte pour s’installer d’abord dans des résidences privées occidentales avant de se retrouver dans des musées. C’est au nom de ces mêmes repères que nous pouvons situer l’implantation des premières écoles d’art en Afrique noire à la fin des années cinquante. C’est enfin avec ces repères que l’histoire retient que certains Etats ont beaucoup soutenu les artistes par des subventions, des commandes publiques, des expositions à l’étranger et des bourses de formation en occident.  Pouvait-on à cette époque parler de liberté de création ?  Avait –on alors développé un véritable environnement intellectuel pour la création africaine ? Existait-il des structures de conservation et de diffusion appropriées ? Il semble que dans bien des cas, tout au moins jusqu’à la fin des années soixante dix, sur toutes ces questions, relativement aux arts visuels, ce sont principalement les pouvoirs publics qui exprimaient un volontarisme qui répondait bien souvent  à des préoccupations idéologiques.

 

Je ne m’étendrai pas outre mesure sur les questions d’identité. Toutefois, elles seront bien présentes sur la suite de mon propos que je voudrai consacrer à la diffusion de la création africaine contemporaine.

 

C’est là, en effet, un des objectifs de la biennale des arts de Dakar. Il semble important, après quinze années d’expérience de rencontres, de r réflexions et d’initiatives multiformes, d’interroger l’environnement du secteur, les attentes exprimées et les réalisations pour apprécier la place offerte ou acquise à /par la production africaine contemporaine sur la scène internationale. A cet égard, le rôle des institutions et celui des professionnels qui structurent ou déterminent les tendances du marché peut être intéressant à examiner. La place accordée par les grands événements mérite au même titre, d’être appréciée. La présence de milieux professionnels à la biennale de Dakar constitue un indicateur objectif et/ou subjectif à prendre en compte. Enfin, la stratégie de communication sur la création africaine comme les initiatives entreprises entre deux biennales pour réfléchir sur l’environnement global du secteur permet de donner une meilleure lecture des projets artistiques soumis à l’appréciation des professionnels et des amateurs.

 

 

ROLE DES INSTITUTIONS ET DES PROFESSIONNELS

 

L’une des principales caractéristiques du secteur des arts visuels semble se situer, de nos jours, dans la remise en cause progressive des notions de centre et de périphérie. L’Europe occidentale et l’Amérique du nord qui sont restées longtemps des pôles de référence, s’ouvrent de plus en plus à de nouveaux territoires. « Une nouvelle géographie artistique » semble se dessiner depuis quelques années et invite à plus de considération en direction d’autres pôles de création. D’aucuns poussent même cette tendance de recomposition jusqu’à penser que les sources de la création occidentale ont besoin de nouveaux souffles. A mon avis, dans ce domaine caractérisé par l’émergence de nouveaux discours et de nouveaux supports, la créativité se nourrit de la nécessité d’une adaptation permanente, j’allais dire de la recherche permanente d’équilibre entre le vécu et un environnement global en mutation perpétuelle. Anticipation, innovation et ouverture, voilà quelques particularités de la création actuelle. Sous ce rapport, le public, professionnel et amateur, semble être plus en attente de plus de surprise, de plus de sensation et d’émotion, de plus de découverte et de discours en phase avec des réalités locales ou globales.

 

Pour amplifier ces démarches et propositions, il n’y a pas plus indiqué que les institutions de diffusion, la critique internationale et la presse spécialisée. Elles ont un rôle essentiel à jouer dans l’analyse des pratiques, la validation des projets, l’information des publics et la promotion des créations jugées pertinentes. Elles éclairent, dans l’exercice de leur mission,  la décision des grands collectionneurs publics ou privés.

 

Leurs responsabilités dans ce domaine exigent toutefois un contact régulier avec les différents pôles de création et avec les espaces spécialisés dans la diffusion de la création actuelle. Elles exigent également une attention plus marquée pour les grands événements qui participent à la diffusion de cette création.

 

 

LES GRANDS EVENEMENTS

 

Ils ont la prétention légitime d’être des centres de validation, à un certain degré de la création contemporaine. La place dans cet environnement des foires internationales est sans doute centrale. Les biennales internationales pour leur part ont un rôle déterminant à jouer. C’est en effet à travers elles qu’est engagée la responsabilité individuelle ou collective de commissaires qui soumettent à la sanction de la critique internationale des propositions pour validation ? Ces grands moments présentent l’intérêt de rencontres professionnelles enrichissantes en découvertes pouvant inviter à des remises en cause de préjugés ou de certitudes. Ils sont dans tous les cas, chaque fois, le point de départ de projets de diffusion ou de relation de partenariat.  Sao Paulo capitalise une grande expérience dans ce domaine avec sa prestigieuse biennale.

 

La biennale de l’Art Africain Contemporain de Dakar, par la régularité de son organisation a permis pour sa part la découverte de nombreux artistes africains dont certains  et la présence de certains d’entre eux à d’autres rencontres internationales comme la biennale de Sao Paulo. C’est pourquoi le Secrétariat général de la biennale de Dakar accorde beaucoup d’importance aux relations avec les autres biennales dans une perspective d’échange d’expériences, de publications et de  professionnels. Le forum qui nous réunit ici rentre bien dans ce cadre et offre la possibilité de rencontre et d’échange avec des professionnels pouvant être associés directement ou indirectement à la biennale de Dakar.

 

C’est ici le lieu de préciser que l’option panafricaine de la biennale de Dakar, affirmée depuis 1996, ne doit point être appréciée comme une attitude d’isolement mais comme une volonté d’ouverture à partir du continent africain. Pendant trop longtemps, la création africaine était d’abord présentée en dehors du continent africain. La production intellectuelle relative à cette même création a été, pendant longtemps, entretenue en occident d’où nous parvenaient les appréciations sur sa qualité.

 

 Dak’Art a permis de revenir à la source et de créer, sur le continent, les conditions d’une analyse plus proche des réalités  et des conditions de la production africaine. Elle a choisi d’affirmer dans le même esprit, la place de la diaspora africaine dans cette quête de sens à travers l’expression de nos créateurs. Une telle démarche à notre avis nécessite l’implication de professionnels de divers horizons.

 

 

LA PRESENCE DE MILIEUX PROFESSIONNELS

 

En 2004, Dak’Art a accueilli plusieurs centaines de professionnels constitués de responsables de musées, de représentants de la presse spécialisées, de critiques d’art, de chercheurs, de commissaires d’exposition.

 

L’image que beaucoup d’entre eux avaient de l’Afrique et de ses artistes a été confrontée à la réalité et à l’actualité du terrain. Rencontre utile s’il en fut, par ailleurs qui a permis un dialogue fécond dans le cadre du forum, avec des intellectuels et des critiques d’art. Il s’est révélé particulièrement utile cette double rencontre avec les œuvres et les analyses théoriques pour corriger, parfois, une perception erronée, entretenue par l’absence de contact et d’échange.

 

Dès lors, la création africaine pouvait être appréciée dans sa diversité, positivement ou négativement, pour ce qu’elle est et non pour ce que l’on voudrait qu’elle fut. On oublie bien souvent que les artistes africains vivent dans un monde ouvert et reçoivent, de par cette ouverture, des influences multiformes, se sentent concernés par ce qui peut se passer à New York, en Irak, à Londres ou à Sao Paulo tout en restant profondément nigérians, congolais, égyptiens ou sénégalais. On perd parfois de vue qu’avec le développement de la communication aucun groupe n’est  isolé et qu’il est plus que jamais indispensable de maîtriser les nouveaux outils de communication pour leur utilisation dans des stratégies d’affirmation et de promotion culturelles.

 

Si la création est par excellence un lieu  de liberté d’expression, d’affirmation de personnalité collective et individuelle, elle est aussi un espace de dialogue et de partage. Puisse le forum organisé par Paço das Artes ouvrir des perspectives nouvelles pour renforcer les relations entre l’Afrique et la diaspora