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Quel est le rôle de l’artiste, du curateur et de l’institution dans une société soumise au néolibéralisme?
L’intention de mon intervention est centré sur le rôle de l’artiste, du curateur et de l’institution comme lieu de résistance à des phénomènes annoncés au siècle passé (des exemples liés au fonctionnement de l’art contemporain en Suisse et en Europe seront présentés). Aujourd’hui, la scène de l’art contemporain fait face à une prolifération des biennales ainsi que des foires de l’art comme celle de Bâle et sont des témoignages directes, dictés trop souvent par la loi du marché.
Il est essentiel aujourd’hui, face à une représentation globale principalement soumise aux exigences de la rentabilité et au démantèlement programmé de nos services publics, de défendre avec force des valeurs, des méthodes et des institutions, qui protègent la culture et la circulation de l’art de l’emprise des critères marchands de l’actuelle « mondialisation » (Importance des collections liées aux archives comme le Macba de Barcelone l’a envisagé).
Par ailleurs, si nous ne manifestons pas, au plus haut niveau de l’État, la volonté politique de prendre en compte l’importance de l’art et de la culture comme outil de civilisation, notre avenir commun est prévisible. Les valeurs immatérielles portées par l’art et par la pensée, pivot de notre identité historique commune, n’auront plus leur place dans une société entièrement soumise au néolibéralisme.
L’absence de prise en compte de cette question majeure de civilisation nous mènerait à une perte de valeurs et à un affaiblissement irrémédiable. Cette démission suicidaire nous rendrait incapables à l’avenir de défendre un point de vue non-marchand dans le domaine de la création et de l’esprit. Il est temps de prendre la mesure de cet enjeu. La gageure de ce symposium n’est-elle pas ici de pallier cette accélération, cette amnésie en construisant ensemble des espaces de résistance ?